Une fois par mois, Mascaret et son partenaire Odoxa vous proposent un baromètre politique pour prendre la température de l’opinion publique. Ce mois-ci, la thématique centrale est la respectabilité du personnel politique et l’impact de l’affaire Quatennens. Benjamin Grange et Yves Censi vous partagent leurs analyses des réseaux sociaux :
Fin de l’engouement électoral : les internautes délaissent à présent le personnel politique
Toutes les mentions des personnalités sont revenues à une configuration « normale » depuis la fin des élections. La baisse générale des volumes signe la fin de la période de ferveur électorale : on se détourne des élus nationaux. C’est à présent sur les réseaux et sur la place publique que l’on débat des sujets politiques et régaliens, toujours d’actualité (économie et inflation, énergie, sécurité, international, etc.).
Emmanuel Macron domine l’espace, RN et Nupes s’enferment dans leurs polémiques
Avec ses 3 000 000 de mentions et 14 000 000 d’engagements en France, Emmanuel Macron devance nettement les têtes de pont de l’opposition. Des opposants qui ont initié peu d’offensives médiatiques en ce mois de septembre, plus préoccupés par des affaires internes.
Élément significatif : la plupart des pics de mentions des opposants se font en réaction – voire en opposition – c’est-à-dire suite à des attaques ou polémiques de leurs adversaires.
L’affaire Quatennens fait enrager les internautes : la dynamique « espoir-trahison-colère » est enclenchée
Nous observions lors du précédent baromètre politique Odoxa – Mascaret que les jeunes chefs de files des différents partis politiques avaient bénéficié d’un large pic d’intérêt de la part du public lors des élections législatives. Adrien Quatennens de la France Insoumise, réélu député du Nord, en faisait partie.
Avec plus de 300 000 mentions et 1 200 000 (!) engagements sur les réseaux, « l’affaire Quatennens » est LA polémique de ce mois de septembre.
Pris en défaut, il en paye aujourd’hui le prix fort.
Presque la moitié (46,3%) des publications et commentaires à ce sujet sont négatives (les autres étant le plus souvent neutres ou en défense) ! C’est un taux particulièrement élevé révélateur de la colère des internautes.
La poussée spectaculaire de la visibilité du nom « Quatennens » – multiplication par 10 avec l’affaire – n’est une bonne publicité, ni pour lui, ni pour son parti. Elle témoigne qu’une dynamique « espoir-trahison-colère » s’est enclenchée auprès des Internautes en général et des sympathisants de gauche en particulier face à ce qu’ils perçoivent comme une trahison du « pacte de respectabilité ».
Ils se sentent trahis à la fois parce que Quatennens se doit d’être exemplaire en tant qu’élu, mais aussi parce que son parti et lui ont été particulièrement rigoureux pour « les autres » à chaque fois qu’une affaire de mœurs les concernaient.
Bref, sur les réseaux sociaux, LFI comme Quatennens patissent à plein du syndrome de « l’arroseur arrosé ».